Montoz Depuis fin mars, Armon Vital et Felix Gerber exploitent l’hôtel-restaurant des hauts de Reconvilier. Or le site web – encore actif – de l’ancien tenancier a déjà induit plusieurs clients en erreur.
Dan Steiner
La gestion de la Werdtberg, qui jouit d’un cadre reposant à longueur d’année et d’une vue imprenable par beau temps, est parfois rendue pénible par quelques nuages. Si la relation entre le propriétaire, la Bourgeoisie de Reconvilier, et l’ancien tenancier s’était terminée dans un certain flou, ce dernier ne faciliterait pas la tâche des nouveaux gérants, à les entendre. Exploitants du Chalet Mont-Crosin durant huit ans, Felix Gerber et Armon Vital ont repris l’établissement en mains et l’ont rouvert fin mars. Or lorsqu’on le recherche sur Google, par exemple, c’est le site web, toujours actif, de leur prédécesseur qui apparaît en premier. Sur lequel on lit que «l’établissement est définitivement fermé». «Il a reçu passablement de téléphones pour des réservations», note Felix Gerber. «Alors que l’on vient d’ouvrir, on ne devrait pas être embêtés par ce genre de choses», soupire-t-il. L’ancien boss de la Werdtberg ne cédera son site que pour 10’000 fr. (lire par ailleurs).
Pas d’action en justice pour le moment
«Bien que son site ne soit plus actuel et mentionne une fausse information, l’ancien tenancier a signifié qu’il n’avait pas l’intention de le fermer avant un certain temps», rapporte Manfred Bühler, sollicité pour un conseil juridique par Armon Vital et Felix Gerber. Devant les coûts qu’elle engendrerait, le temps qu’elle prendrait et ses chances de succès, une procédure judiciaire n’a pour le moment pas été actionnée, sur recommandation de l’homme de loi et conseiller national de Cortébert. «Même s’il ne veut rien savoir, nous ne rentrerons pas en matière», ajoute Felix Gerber quant à l’éventuel paiement demandé. Les nouveaux gérants assurent toutefois que la réouverture a engendré une belle reprise des montées à Montoz. «Bon, cette semaine, c’était une vraie patinoire, mais les gens s’adaptent», fait contre mauvaise fortune bon cœur Felix Gerber. Dans un communiqué de presse envoyé lundi soir, les deux hommes martèlent que leur site internet est bien https://lawerdtberg.ch/, leur numéro de téléphone 032 944 30 50 et leur adresse e-mail info@la-werdtberg.ch. «Un clic sur la carte de [l’autre] site Internet renvoie à une page Google qui mentionne également la fermeture et un numéro de téléphone fantaisiste», lit-on dans l’envoi aux médias.
La bringue les 6 et 7 juillet
Pour l’instant, le duo reconvilierain campe lui aussi sur ses positions, mentionnant quelque 1400 clics de souris sur leur propre plateforme en ligne, ce qui les satisfait. Leur dossier est par ailleurs entre les mains de Google et une entrée a été créée sur le site Maps du géant californien, basée à Mountain View, la bien nommée. Même si c’est encore l’ancien site qui prédomine sur cette carte. «Pour la suite, nous verrons bien. Nous sommes cependant très contents du démarrage, surtout au niveau du restaurant. Pour l’hôtel un peu moins, mais c’est la saison qui veut ça», tempère Felix Gerber. Qui indique par ailleurs que l’ouverture officielle, avec musique folklorique ou encore démonstration de lutte suisse, aura lieu les samedi 6 et dimanche 7 juillet. D’ici là, il est certainement souhaitable que la clientèle soit dirigée vers le bon endroit.
«Il m’est arrivé la même chose»
L’ancien gérant de l’hôtel-restaurant n’a pas l’intention de mettre de bâtons dans les roues de ses successeurs. Lui qui prépare actuellement la réouverture, le vendredi 3 mai, d’un autre restaurant de montagne dans la région, s’est retrouvé dans la même situation que Felix Gerber et Armon Vital quand il est arrivé sur les hauteurs de Reconvilier. «Mon prédécesseur demandait 12’000 fr. pour le nom de domaine. J’ai refusé et préféré investir dans un site à mon image. Il a fallu deux ou trois mois pour qu’il devance l’ancien dans les référencements. C’est ce à quoi l’on s’expose dans ce genre de situation», se souvient-il. «L’unique page visible aujourd’hui a pour seul but d’annoncer mon départ. Je ne vais pas la garder très longtemps. Je ne cherche pas d’histoires.» epe
Le Journal du Jura du 25 avril 2024